La légende de Saint-Julien l’hospitalier
Le premier chapitre
La description du château. Dans cette description du château, où habitent les parents de Julien, on s’aperçoit immédiatement de la grandeur, de l’immensité physique du bâtiment et des terres, de l’abondance (les vins, l’argent, la grande cuisine où on peut faire tourner un bœuf sur la broche etc.), et aussi de l’ambiance de calme. Il y a aussi l’ambiance d’un bâtiment ecclésiastique : le dallage de la cour ressemble à celui d’une église, l’archer s’endormit comme un moine, il y a une chapelle somptueuse comme l’oratoire d’un roi.
Le châtelain. Il semble que le châtelain est un homme calme, peut-être peu démonstratif, qui prend au sérieux ses responsabilités vis-à-vis de ses paysans, en leur administrant la justice et en apaisant ses querelles. Peut-être c’est un homme religieux, parce qu’il méprise l’étuve à la romaine. On ne lit rien de ses caractéristiques physiques.
La châtelaine. On lit que la châtelaine est un peu fière et sérieuse. On devine que c’est une femme très calme, comme son mari. Elle est très blanche, qui semble signifier qu’elle ne sort pas souvent, et on sait qu’elle s’occupe des tâches des servantes, et aussi des tâches féminines traditionnelles - la broderie etc. On peut conclure qu’elle est religieuse, parce qu’elle prie Dieu pour un enfant ou peut-être explicitement un fils.
La fête de la naissance de Julien au château. La fête somptueuse au château, qui dure quatre nuits, nous rappelle la richesse du châtelain et de la châtelaine. Le divertissement du nain qui sort d’un pâté pourtant semble un peu incongru. Il se peut que le nain symbolise le nouveau-né ? Ce divertissement me paraît un peu vulgaire, mais c’est possible qu’il était destiné seulement aux paysans qui assistaient. L’excès des grandes réjouissances semble un peu inattendu, et c’est un peu surprenant que la châtelaine n’assiste pas aux fêtes, mais c’est peut-être plus normal par conséquent que seulement la châtelaine voit l’ermite.
La vision de l’ermite. Cette petite anecdote aussi, dans laquelle la châtelaine est visitée par un ermite, donne une ambiance religieuse à la naissance de Julien. La plupart des ermites sont des personnages religieux. En plus cet ermite porte un chapelet, et il dit à la châtelaine que son fils sera un saint, la châtelaine entend les vois des anges, et la toute histoire est décrit comme une communication du ciel. La châtelaine ne parle à personne de cette histoire, ce qui suggère que c’est une personne vraiment sincère, qui ne cherche pas de gloire pour elle-même.
La vision du mendiant : la vision du mendiant que voit le châtelain donne un degré de parallélisme entre le châtelain et son épouse. Ils sont bénis, tous les deux, d’une vision, et tous les deux ils font preuve de la discrétion et ils n’en parlent pas trop. Dans le cas du châtelain, il a peur que les gens se moqueraient de lui. Pour nous les lecteurs les mots précises du mendiant sont très intéressants, “Ah, ton fils - beaucoup de sang, beaucoup de gloire. Toujours heureux ! La famille d’un empereur“ nous tiennent en haleine, et nous nous demandons ce qui arrivera au petit Julien? On doit constater que le châtelain lui-même doute des promesses du mendiant, et doute de sa vision. Par contraste avec la vision de la châtelaine, les promesses du mendiant concernent pour la plupart des splendeurs temporelles ou séculières (pas religieuses) qui sont destinées à Julien : la gloire, le bonheur, et l’association avec l’empereur.
La petite/première enfance de Julien : La petite enfance de Julien : Ce paragraphe souligne au début le parallélisme entre les deux parents vis-à-vis de leur petit fils. Ils se cachent leur secret, et ils chérissent Julien d’un pareil amour. Ils prodiguent des soins hors normes à leur enfant. Et on s’aperçoit encore les références religieuses : les parents respectent leur fils comme marqué de Dieu (soit pour du bien ou du mal), et on lit qu’il ressemble à un petit Jésus. Il s’agit d’un enfant spécial et pas complètement naturel, parce que les dents lui poussent sans qu’il pleure une seule fois.
La première éducation de l’enfant : la description de la première éducation de Julien (l’Écriture, la numération, les lettres, les peintures) nous donne l’impression d’un enfant calme et studieux, qui est à l’aise avec ses circonstances. L’enfant n’a pas peur de la solitude.
La description de visiteurs au château (des marchands, des pèlerins, les vieux compagnons d’armes du châtelain : ce passage donne au lecteur plus de détails informatifs sur la vie de cet époque, mais l’aspect le plus intéressant c’est la réaction de Julien aux anecdotes des vieux compagnons d’armes : il pousse des cris en les écoutant. Néanmoins on continue de constater la gentillesse de Julien, qui fait l’aumône parmi les pauvres après l’angélus. C’est intéressant la réaction de ses parents. Son père croit que son fils deviendra un conquérant, sa mère croit qu’il sera archevêque - ça colle à ses visions précédentes !
L’incident avec la souris dans l’église : dans ce passage on voit Julien pour la première fois commettre un petit acte de violence, quand il tue la petite souris. Mais on constate qu’il est encore un peu timide, et il prend du temps pour avoir le courage de le faire. On s’aperçoit aussi que la souris est blanche, ce qui ferait plus évidents son sang et sa mort, et on s’aperçoit aussi du désir de Julien de commettre l’acte discrètement. Il essuie la dalle, et jette la souris dehors, et ne parle à personne de l’incident. Néanmoins la réaction de Julien à cet acte de violence semble plutôt tiède - on devine un degré de timidité de sa part, et il n’est pas clair qu’il se réjouit de son acte. L’écrivain nous dit que Julien est stupéfié. On dirait aussi qu’il y a un degré d’ironie dans le fait que l’orgie de sang qui va se dérouler commence dans une église.
La mise à mort des oisillons et du pigeon : on voit pour la première fois le coté malicieux de Julien. La mort des oisillons le fait rire de bonheur. Le pigeon il tue à main nu en l’étranglant. Le mort du pigeon se passe lentement, et il y a plein d’émotion dans le récit : l’écrivain décrit les convulsions et les palpitations de l’oiseau, et aussi la volupté sauvage de Julien, qui à la fin se sentit défaillir, comme en extase.
L’éducation en vénerie : la mort du pigeon semble montrer un Julien un peu plus mûr, et c’est peut-être significatif que son père, qui ne sait rien de la mort du pigeon, néanmoins reconnaît cette nouvelle maturité en annonçant que Julien, à l’âge de 7 ans, doit apprendre la théorie de la vénerie. La description plutôt académique de l’art de la vénerie et les tactiques contraste avec le simple plaisir animal de Julien, que nous avons déjà vu.
La description de la meute et de la fauconnerie, et des instruments et des méthodes de la vénerie traditionnelle : cette description est très détaillée, et là aussi on perçoit immédiatement le contraste entre les méthodes compliquées de la vénerie traditionnelle et les méthodes plus simples favorisées par Julien.
Le style de Julien : l’écrivain décrit les méthodes favorisées par Julien - il préfère chasser loin du monde avec son cheval et son faucon, et ses chiens. Et c’est clair que Julien aime participer lui-même à la mise à mort de sa proie, ne laissant pas la tâche à ses chiens, mais administrant souvent lui-même le coup funeste. On aperçoit que Julien est entièrement accroc à la vénerie, qu’il poursuit tout seul. Il tue énormément de bêtes de divers espèces avec divers armes et objets. Il ne pense à rien d’autre de l’aube à minuit. Il est obsédé, et l’étreinte de sa mère ne l’émeut pas, elle le laisse froid.
La sortie qui a commencé un matin d’hiver : on lit la description de plusieurs mises à mort, un véritable massacre - des lapins, un coq de bruyère, deux boucs sauvages au bord d’un abîme, des grues qui volaient très bas, un castor au mile d’un lac, des chevreuils, des daims, des blaireaux, des paons, des merles, des geais, des putois, des renards, des hérissons, des lynx, une immense orgie de sang. Et le massacre n’arrête pas – Julie tue une ribambelle de cerfs qui remplit toute une vallée. Le massacre est décrit comme un rêve, ou plutôt un cauchemar, à cause de l’immensité du massacre et parce que Julien l’a trouvé si facile de tuer tellement de bêtes. Pour souligner le caractère terrible du massacre, l’écrivain nous dit que comme la nuit va venir, le ciel est rouge comme une nappe de sang. Julien pourtant est en extase.
La malédiction du cerf : Finalement Julien attaque un petit groupe - un cerf, une biche et son faon, et après la mort de la biche et son faon, le cerf maudit Julien juste avant de mourir. Il prédit que Julien va tuer son père et sa mère.
Les mots du cerf et le silence de Julien nous rappelle que jusqu’ici on n’entend la voix d’aucun personnage sauf de ceux qui font des prédictions par rapport de Julien. Il n’y a pas de dialogue entre les personnages principaux. Ce fait donne une importance particulière à ces prédictions, les seuls mots de dialogue.
On voit la réaction de Julien vis-à-vis de la prédiction du cerf : la tristesse, l’effroi, une maladie qui dure peut-être plusieurs mois. Et enfin on entend la voix de Julien, quoiqu’il ne parle qu’à lui-même : “Non ! non ! non ! Je ne peux pas les tuer ! “
Et ici encore on voit un degré de parallélisme entre les deux parents, mais les circonstances des deux accidents sont un peu différentes. Julien laisse tomber l’épée qui faillit tuer son père, mais parce qu’elle est trop lourde. C’est un acte involontaire. Dans le cas de sa mère, Julien joue un rôle plus actif, parce qu’il lance le javelot qui faillit la tuer. La blancheur de la cible, que Julien prend pour une cigogne nous rappelle la souris blanche que Julien tue dans l’église. Dans ce cas-ci c’est les ailes du bonnet de sa mère qui sont blanches, mais on se rappelle que par rapport de la description physique de la châtelaine, l’écrivain ne nous donne qu’un seul mot : il écrit que c’était une femme blanche.
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