mardi 18 janvier 2011

La légende de Saint-Julien l’hospitalier ; quelques commentaires générales

Ce conte m’a plu mais pour moi il y a beaucoup d’éléments troublants dans l’histoire.

Surtout il y a ce côté sensation dans les œuvres de F. Dans ce conte, il y a surtout la recherche du sensationnel dans la violence extrème, l’érotisme de la violence sadique, l’ectasie de la violence sadique.

Pour l’écrivain sensation, l’essence ou au moins un élément très important c’est souiller ou salir la pureté de quelque chose. Dans ce conte il y a un décor de pureté, de blancheur, de silence, de sainteté, d’un paradis idyllique, même le monde des animaux sauvages est décrit d’une façon idyllique ou féerique. Ce monde pur, religieux, tranquille, idyllique est souillé ou sali par la violence de Julien. La blancheur de ce monde est souillée ou sali par le carnage, des litres de sang. Le silence du château, l’atmosphère et le style ecclésiastique des bâtiments, le manque de dialogue, le silence de ses parents, la blancheur de ses parents, la blancheur de la petite souris, la mort de la souris dans l’église, la tranquillité du palais où Julien s’installe avec sa femme, l’image idyllique de la famille du cerf et les autres créatures que tue Julien.

L’escalade ou l’intensification de la violence – sa première victime est une souris, sa dernière un énorme cerf.

L’ectasie de Julien quand il tue un animal ou un oiseau ressemble à l’ectasie amoureuse. Même comme petit enfant, il pousse des cris en écoutant les histoires de blessures prodigieuses. Un autre exemple vient après la mort du pigeon.

Le carnage et les massacres me rappellent les jeux vidéos violents dans lesquelles des personnes ou des animaux apparaissent soudain et le joueur doit les tuer immédiatement si possible, ou les films violents, par exemple, des années soixante-dix.

Autres éléments érotique : l’étreinte du lépreux et Julien – « bouche contre bouche » - trop de détail ! La description du carnage et la réaction presque érotique de Julien.

La blancheur me rappelle sa mère (très blanche !), la souris, les draps où dormaient ses parents, la barbe blanche de son père, les cheveux blancs de Julien etc.

Le manque de dialogue est rompu par les prédictions, ce qui leur donne beaucoup d’importance. Toutes les prédictions sont données par des personnages insolites, qui augmente l’importance de leurs mots. Les contradictions des prédictions – le lecteur arrive à connaître le déroulement général de l’histoire, mais pas les détails exacts des évènements.

mardi 4 janvier 2011

La légende de Saint-Julien l’hospitalier (3)

La légende de Saint-Julien l’hospitalier

Le troisième chapitre

La vie de Julien comme mendiant : Dans ce passage l’écrivain souligne l’isolation de Julien, qui mendie sa vie par le monde. Les gens l’évitent, même les animaux l’évitent. Il ne peut pas oublier son crime - la rosée lui rappellent les gouttes de sang, et le soleil, tous les soirs, étalent du sang dans les nuages. Et toutes les nuits il rêve encore son crime, le massacre de ses parents. Il se déteste.

Julien veut mourir : Il ne peut pas oublier son crime, et il devient désespéré. Il n’a plus peur de mourir, et il entreprend quelques actes très courageux pour sauver des personnes en danger, avec succès. Mais pour lui sa vie est devenue intolérable, et il se décide de mourir. Sur le point de se noyer dans une fontaine, il a une vision d’un vieillard, qui lui rappelle son père et pour quelconque raison il cesse d’essayer de se tuer.

La décision de Julien d’employer son existence au service des autres : après beaucoup de vagabondages il arrive à un fleuve où il voit l’occasion d’aider des gens de traverser. Avec beaucoup de difficulté il réussit à établir une chaussée sur la berge et il répare un bateau pour transporter des gens d’un bord à l’autre. Il bâtit aussi une petite cahute pour lui-même, qu’il habite. Il sacrifice désormais tout pour aider des autres. Il ne demande pas d’argent pour transporter des voyageurs. Il souffre même des insultes à l’occasion. Sa vie est très simple, avec peu de mobiliers. L’écrivain souligne l’isolation et la rigueur de sa vie, particulièrement en hiver. Pour se réconforter il pense parfois à la vie de sa jeunesse, dans le château avec ses parents, mais ça aussi lui rappelle la tragédie de leur mort.

Le salut de Julien : une nuit Julien a une vision d’un lépreux qui l’attend sur l’autre berge du fleuve. Julien réussit de ramener le lépreux à sa cahute malgré un orage terrible. Une fois dans la cahute, le lépreux exprime ses grands besoins - il a faim, il a soif, il a froid, il dit qu’il meurt de froid dans le lit de Julien et demande que Julien l’enlace et se colle contre lui. Et chaque fois Julien lui donne avec générosité illimitée ce dont le lépreux a besoin. La scène de l’étreinte entre les deux hommes est peut-être un peu bizarre, mais la réaction de Julien montre qu’il ne pense pas du tout à l’aspect physique du lépreux. C’est peut-être l’épreuve ultime pour Julien. Il donne tout au lépreux sans hésiter, sans broncher, sans sourciller. La récompense pour Julien c’est que cette étreinte ne s’avère pas horrible mais merveilleuse, joyeuse, et Julien s’envole vers les espaces bleues pour se trouver face à Notre-Seigneur Jésus, et finalement Julien devient saint.