La légende de Saint-Julien l’hospitalier
Le deuxième chapitre
Les aventures militaires de Julien : les aventures militaires de Julien, dans lesquelles il connaît beaucoup de succès (par exemple en tournant une masse d’armes il tue quatorze cavaliers), nous rappelle des massacres d’animaux que Julien a commis avant de partir du château. Dans ses aventures militaires aussi il est encore invincible, juste comme dans ses sorties de chasse auparavant.
Mais le prestige de Julien s’étend au delà du succès militaire. Il paraît qu’il devient célèbre dans le monde entier, non seulement à cause de sa prouesse militaire mais aussi en raison de ses capacités diplomatiques. Il devient l’ami des rois. Il semble qu’il excelle dans tous les domaines humains.
Il devient une sorte de messie. On voit sa bienveillance envers les défavorisés, les pauvres, les malades, les vieux, et aussi les gens d’église. L’approbation de Dieu est mentionnée explicitement : c’est grâce à la faveur divine qu’il n’est pas tué. Et l’écrivain nous rappelle la prédiction du cerf, parce qu’il écrit que Julien fait attention quand il rencontre n’importe quel vieil homme, parce qu’il a peur de le tuer par méprise.
Julien accourt à l’aide de l’empereur d’Occitanie : l'histoire de l’expulsion et punition du calife souligne son soutien du monde chrétien contre les Musulmans, et souligne surtout que Julien est un bon servant du Dieu chrétien.
La reconnaissance de l’empereur des services de Julien : Julien refuse tous les cadeaux matériels que l’empereur essaye de lui donner. Et ici encore on voit l’idéal chrétien : quelqu’un qui ne cherche pas de récompense matériel quand il poursuit une cause, qu’il croit juste. Mais Julien ne peut pas résister à l’amour, ni aux charmes de la fille de l’empereur. On constate que l’écrivain ne révèle pas le nom ou prénom de cette fille, ni de son père. Mais on peut lire la description de la mine et la tenue de la fille, et on comprend que c’est une beauté, et après tout c’est ce qu’il fait que Julien ne peut pas y résister.
La description du palais : la description du palais souligne la magnificence du bâtiment et de ses alentours. C’est de quelque manière la description d’une sorte de Paradis. Pour moi l’aspect le plus frappant, c’est le silence du palais. L’écrivain dit qu’il y a partout un tel silence qu’on étend le frôlement d’une écharpe ou l’écho d’un soupir.
Julien lutte contre son désir de chasser et tuer : pour moi l’aspect le plus intéressant de ce passage, c’est la juxtaposition des images presque paradisiaques d’animaux de toutes espèces, le jardin d’Éden et l’arche de Noé, avec les pensées de massacre, qui occupent Julien, et sa dépression. Et encore ici l’écrivain nous rappelle encore une fois la prédiction du cerf, et la crainte de Julien qu’il va tuer un jour ses parents.
Les efforts de la femme de Julien de guérir la dépression de Julien : encore ici l’écrivain nous montre des images presque paradisiaques - les voyages en bateau où Julien et sa femme voient les poissons dans l’eau claire, la musique de la mandoline, duquel sa femme joue pour le plaisir de son mari. Elle essaye de soulager ses craintes vis-à-vis de la mort de ses parents, et le lecteur a de plus en plus des sentiments d’appréhension à cet égard !
Julien cède finalement à la tentation et va à la chasse : quand finalement Julien cède à la tentation et va à la chasse, il dit que c’est pour obéir à sa femme, mais on soupçonne qu’il suit une pulsion qui lui est irrésistible et instinctive, déclenché par des apparences d’animaux sous sa fenêtre. Sa femme s’inquiète, ce qui nous rappelle la prédiction du cerf par rapport à la mort des parents de Julien. C’est intéressant que Julien soit lui-même surpris de l’inconséquence de son humeur, un rare aperçu sur sa façon de penser.
L’arrivée des parents de Julien juste après son départ à la chasse : ici encore on aperçoit la timidité relative des parents de Julien, qui d’abord ne révèlent pas leur identité, jusqu’à ce que la femme de Julien les rassure que Julien les aime encore. L’écrivain souligne la faiblesse et la pauvreté des deux vieux après de longues années de voyage, et leur joie en rencontrant leur belle-fille. Le père de Julien se rappelle les paroles du mendiant (du Bohème) quand il apprend que cette femme est la fille de l’empereur (le mendiant a dit les paroles “toujours heureux, la famille d’un empereur). Et pour quelconque raison (pas entièrement claire), la mère de Julien pense aux prédictions de l’ermite, qui néanmoins n’a pas mentionné un empereur, et n’a dit que Julien sera un saint. Pourtant les parents de Julien n’ont rien à craindre en ce moment. Et par exemple sa père ne pense pas aux mots “beaucoup de sang“, que le mendiant a prononcés.
C’est intéressant qu’ici pour la première fois, l’écrivain nous fasse savoir quelque chose de l’apparence des deux parents de Julien. Le lecteur apprend pour la première fois la beauté de sa mère et le port digne de son père, des qualités qui sont encore évidentes à la femme de Julien, bien qu’ils soient maintenant très vieux.
Finalement la femme de Julien couche les deux vieux dans son propre lit et le passage se termine avec une image de la nature et du monde animal, les pépiements des petits oiseaux comme le jour vont commencer, lien au monde extérieur et au monde de la nature, où se trouve à ce moment Julien lui-même, encore engagé dans la chasse.
Les aventures de Julien pendant sa nuit frénétique de chasse, de frustration et d’humiliation : une nuit frustrante pour Julien - d’abord il ne trouve pas de bêtes, puis plus tard, quand il en voit beaucoup, il découvre qu’il ne peut plus les tuer. Par contre, les animaux semblent vouloir se venger de Julien, ils le chassent, ils l’entourent, ils se moquent de lui, comme dans un cauchemar. Et voici la dernière image de ses actions, c’est particulièrement comme un cauchemar : il croit quelques instants qu’il a réussit à attraper une perdrix rouge, mais en fait elle est morte depuis longtemps et pourrie. À la fin de ce passage, on voit un pressentiment de la tragédie qui va se dérouler bientôt. Julien est tellement furieux à cause de son incapacité de massacrer des fauves, qu’il est pris par un désir de massacrer des hommes.
Le meurtre des parents de Julien : Quand Julien tue ses parents, c’est un crime de passion, de jalousie sexuelle. Il commet le crime sans rien dire, sans pouvoir voir clairement les visages des deux personnes dans le lit de sa femme, et à cause de ça il prend son père pour l’amant de sa femme. Immédiatement après le meurtre Julien croit entendre le bramement du cerf au loin. Dans la description des deux morts on voit encore le contraste entre la blancheur des victimes et la couleur du sang.
La réaction de Julien est de s’isoler absolument de sa femme et de la communauté. Il paraît qu’il assiste aux funérailles mais pas ouvertement : il est déguisé en moine. Finalement dans les mots de l’écrivain, il prend la route des montagnes, et après s’être retourné plusieurs fois, il disparaît. Il se retourne plusieurs fois, c’est-à-dire qu’il comprend très bien qu’il a été expulsé du Paradis.