jeudi 24 février 2011

Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part (Anna Gavalda)

I Petites pratiques germanopratines

Le titre: un peu ironique, comme le texte lui-même. J'aime bien le ton ironique de cette histoire!

Résumé : Une jeune femme qui travaille dans l’édition et qui a une bonne opinion d’elle-même (elle se dit mignonne, élégante, avec des goûts littéraires) croise un homme élégant sur le boulevard Saint-Germain. Cet évènement la fait penser à un poème de Baudelaire, “La Passante“, qui traite d’un rencontre entre le poète et une femme passant dans la rue, une femme qu’il aurait voulu aimer. L’insinuation est que le poète ne la revoit jamais, et donc c’est très romantique, un instant d’amour qui ne devient rien, mais que le poète n’oublie jamais.

Mais dans le cas de la jeune femme sur le boulevard Saint-Germain, l’homme la poursuit et lui demande si elle veut le retrouver le soir au même endroit. Elle accepte à contrecœur. Pour elle, la réalité est moins romantique que le poème de Baudelaire. L’homme la poursuit, sa voix est ordinaire. À la fin de cette rencontre, l’homme est très content de lui, mais la femme est un peu troublée. L’après-midi dans son bureau elle devient de plus en plus nerveuse.

Le soir, avant de retrouver le jeune homme, elle passe quelques instants dans un bar ordinaire fréquenté par des gens communs. Elle décrit l’ambiance est les clients avec un peu de snobisme. Mais c’est bien écrit. Sa description évoque très vivement le bar et les clients.

Le couple entre dans un petit bistro, que le jeune homme aime et fréquente. La femme critique silencieusement la tenue de l’homme. Elle prend conscience que l’homme la trouve attirante, et qu’il s’intéresse à ce qu’elle porte sur les jambes : des bas ou un collant.

Après le plat principal, le côté romantique du rendez-vous est un peu abîmé par le portable de l’homme. Il est évident que la femme, ainsi que les autres clients, détestent les portables.

Mais après le dessert l’ambiance romantique retourne. Tout semble aller bien jusqu’à ce qu’ils reprennent leurs manteaux pour partir. L’homme ne peut pas résister à sortir son portable et examiner ses messages. La femme se met en colère : il s’intéresse plus à son portable et ses messages qu’à elle et à son beau corps, ses épaules tellement « rondes et tièdes ».

Elle décide de rentrer seule, mais elle est fière qu’elle garde sa dignité. Elle lui demande de la raccompagner aux taxis. L’homme ne réalise pas qu’il a déjà perdu l'occasion d'avoir une aventure romantique avec elle, et il lui donne son numéro de téléphone.

Elle finit la soirée en exprimant sa haine de Baudelaire et les portables. Pour elle la côté romantique de cette expérience, tellement prometteuse, a entièrement disparu.

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